Une fascination qui n’est pas sans danger

Lorsque l’on s’approche d’une ruche et que l’on est comme moi gravement allergique au venin d’abeilles, il y a toujours un moment d’hésitation, un moment de peur. Elles sont nombreuses, elles foncent contre nous, on les voit au travers du voile aux mailles bien serrées des vareuses nous montrer leurs dards. Elles ne plaisantent pas car nous piquer signifient la mort pour elles mais elles font tout pour défendre vaillamment leur colonie, leur reine, leur miel.

Ces abeilles si douces l’année dernière sont devenues des petits tyrans qui parfois nous poursuivent dans le jardin, toujours par trois, elles se sacrifient pour que nous n’approchions pas de leurs ruches. Il faut avouer que pour elles, cette année 2017 n’est pas simple pour elles. Il fait très chaud, il faut donc beaucoup ventiler la ruche, apporter de l’eau – elles ont  un étang à côté de leurs ruches. Puis de subites baisses de température, la grêle, le gel qui a détruit toutes les fleurs des arbres fruitiers, etc.

Par bonheur le jardin est très grand et nous n’avons pas de voisins proches. Ceci pour rappeler à tous les futurs apiculteurs qu’il faut bien réfléchir à l’emplacement de ses ruches. Imaginer, comme  j’ai pu l’entendre de la part de participants lors de mes cours d’apiculture de poser une ruche sur son balcon est de l’inconscience. Elles vont trouver de la nourriture c’est certain mais lorsqu’elles vont essaimer où vont-elles aller ? Qui vous garantit que vos voisins ne sont pas allergiques ? Il faut de la place autour d’une ruche, de la place pour entreposer le matériel nécessaire, l’extracteur aussi petit puisse-t-il être est toutefois très volumineux. Il faut pouvoir nettoyer son matériel qui colle, la salle de bain n’est vraiment pas idéale. Un jet d’eau à l’extérieur est quasi indispensable.

Donc avant de prendre la décision de devenir apicultrice, apiculteur, il est important de suivre des cours ou de travailler avec un spécialiste durant une saison apicole. Cela vous permettra de bien vous rendre compte de tout les écueils que vous pourriez rencontrer. Si au bout d’une année apicole la fascination demeure, vous serez ainsi prêt pour cette belle et magnifique aventure.

Des abeilles et des hommes, le film

Tout apiculteur doit voir le film de Markus Imhof paru en 2012.

Effarée par cette monoculture d’amandiers aux Etats-Unis, les traitements chimiques effectués alors que les abeilles butinent. Mais sommes-nous moins à blâmer lorsque l’on sait le nombre de traitements appliqués sur les pommiers, poiriers et autres arbres fruitiers de nos régions. Nous consommateurs qui n’achètons pas un fruit avec la moindre petite tâche. Nous voulons des fruits parfaits mais oublions que tous ces produits vaporisés ont des conséquences sur notre santé et celles de tous les insectes. Nous parlons ici des abeilles mais les papillons disparaissent dans la plus totale indifférence.

Personnellement, à l’automne dernier, c’est la mort dans l’âme que j’ai dû appliquer des traitements sur mes arbres fruitiers car même s’il s’agit de produits dûment autorisés en culture bio, je n’ai pas la preuve qu’ils ne sont pas peu ou prou toxiques pour les abeilles et autres insectes